[Démolition des anciennes usines Gillet]

[Démolition des anciennes usines Gillet]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0707 CRDP E10177
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 12,5 x 17,5 cm (épr.)
descriptionVue prise depuis la montée des Esses ou montée Hoche.
historiqueEt l'on dit que le passé n'a pas de vertu ! Le fort Saint-Jean, quai de Serin, cette citadelle qui domine de 45 mètres les eaux tranquilles de la Saône en redressant fièrement la tête au-dessus des immeubles, va servir de référence à un nouvel urbanisme : celui d'un quartier neuf constitué de trois groupes d'immeubles - qui est en train de naître sur les 3 hectares libérés par les anciennes usines Gillet, entre la montée Hoche et l'avenue de Birmingham. Il y aura là en effet, des immeubles qui culmineront à 45 mètres, ce qui n'a pas manqué de surprendre les amateurs de bel urbanisme qui pensaient qu'on ne ferait plus désormais de telles prouesses, surtout dans un site où les constructions sont en général 2 fois moins hautes, mis à part, bien sûr, les quelques monstres qui ont, jadis, investi les collines environnantes. "C'est précisément dans le souci de ne pas créer de rupture avec le fort Saint-Jean", nous a dit Me Rollet, président de la Commission d'urbanisme, "et de se raccorder en souplesse aux perspectives du tunnel de la Croix-Rousse que nous avons accepté ce projet où les hauteurs d'immeubles varient de 11 à 15 étages, introduisant une variété, d'un profil général pyramidal, qui doit épouser la forme de la colline". Ce que Me Rollet souligne également c'est que le promoteur a accepté de rétrocéder du terrain pour permettre l'élargissement de la montée des Esses et du quai de Serin, qu'on pourra ainsi porter à 22 mètres en supprimant la dénivellation actuelle. En contrepartie, les immeubles ont reçu l'autorisation de pousser plus haut. Certains ont pu s'étonner que la ville n'use pas de son droit de préemption pour acquérir ce terrain et garder une maîtrise architecturale qui aurait évité cette énorme parenthèse au flanc de la Croix-Rousse. "Mais le coefficient d'occupation du sol est respecté : 1,5 comme en amont et en aval". Certes : 500 logements sur 3 hectares 47.000 m2 de logements dont on a l'assurance que les toits ne dépasseront pas les contreforts de la montée des Esses. Les architectes sont MM. Brulas, Guillon et Roméas : ce sont des Lyonnais, qui ont été choisis par les promoteurs, la S.C. I. "Saône - Croix-Rousse 1", comportant 15 actionnaires (des banques, des Caisses de retraites, des Compagnies d'assurance, aussi bien lyonnaises que parisienne, mais surtout le groupe Drouot dont l'une des filiales, la Société d'études et de réalisations immobilières, est gérante de la société immobilière). L'entreprise Thinet a donc commencé les travaux : une première tranche, qui comportera le premier ensemble d'immeubles près de la montée Hoche, soit 180 logements prévus d'abord, mais actuellement réduits à 145 (ils seront plus spacieux). Disposés en croissant entouré d'arbres et de cheminements piétonniers, 7 immeubles liés entre eux offriront au regard des silhouettes décalées aussi bien en hauteur qu'en largeur, l'altitude passant de 11 à 12, 13, 14 et 15 étages. Mise en vente probable : dans 18 mois [soit mi-1979]. Prix : 3500 francs le m2. Déjà un certain standing. Pas d'équipements prévus, sinon une surface commerciale de 380 m2 (dont 150 pour une supérette qui n'a pas encore trouvé preneur). Le promoteur cédera toutefois, là encore, une parcelle de terrain pour l'agrandissement de l'école (plus la jouissance d'une autre partie sur la dalle des parkings souterrains pour une cour de récréation), soit, avec les élargissements des Esses et du quai, une cession totale de 3413 m2, c'est-à-dire 10% du terrain, 19.000 m2 étant réservés à la verdure. Outre les trois immeubles et le centre commercial, les promoteurs ont prévu un immeuble de bureaux de 9 étages offrant 8000 m2 de surface utile, au nord de l'ensemble, derrière l'école. Et par-dessus tout cela : des arbres, des chemins, de la verdure, le mariage du vert et du béton. Les piétons pourront à nouveau flâner quai de Serin. Mais que verront-ils ? Des façades harmonieusement alignées le long de la rivière où se reflèteront leurs couleurs Renaissance ? Sûrement pas. Le P.O.S., même imparfait, est venu trop tard. Source : Le Progrès de Lyon, 21 février 1978.

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